Little Big Man en trois shoots consécutifs

Little Big Man à Ghisoni
Mon film fétiche. Celui que je me repasse en boucle à chaque occasion. Je viens à nouveau de le consommer. Cette fois, en version japonaise sous-titrée en italien. Je suis fasciné par cette histoire de petit blanc écartelé entre sa culture d'origine et sa culture d'adoption. Et cette histoire qui flingue tous les poncifs du western en glissant pas à pas de la comédie souriante au drame le plus intense. Little Big Man à l'heure de la sieste
Sartène, à l'heure de la sieste. Je suis assis sur les marches d'une des plus anciennes maisons de la vieille ville. Côté ombre, il fait presque frais. Mon film fétiche, je le répète. Je viens de le consommer, à nouveau, en version japonaise sous-titrée en italien. J'ai eu la flemme de choisir d'autres paramètres. De toutes manières, j'ai coupé le son et je commence à connaître les dialogues par cœur. Little Big Man à l'heure de l'Angelus
Les touristes cherchant frénétiquement à rentabiliser leur journée « Sartène » arpentent les rues de la vieille ville qui les rejette Place Porta. L'église. Un tour à l'église, en attendant qu'une table se libère où consommer à l'ombre des palmiers un cola à tête de maure, avec discours anti-colonialiste de circonstance : « On est en Corse, on va pas boire américain. » Donc, la porte grince sans arrêt, poussée par les entrants. Et on voit, à la grimace, que l'effondrement de la pratique religieuse n'a rien enlevé au caractère sacré des église et à ses effets sur les visiteurs. Sauf que le signe de croix, ostensible et assumé, a été remplacé par un mouvement interne à peine lisible : un rictus signalant une soudaine striction du sphyncter anal. La religion de l'incarnation au stade relictuel. Je regarde encore mon film fétiche. Mais, tant qu'à faire, à genoux, avec le lecteur posé sur cette sorte de petite étagère qui surmonte les bancs où s'alignaient autrefois les mains blanches et virginales des primo-communiantes.